Le goutte-à-goutte réduit la consommation d’eau de 50 à 70% par rapport à l’arrosage au tuyau. L’investissement de base (kit 50 mètres + programmateur) revient à 80-150 euros et s’amortit en une à deux saisons sur la facture d’eau. Pour un potager de 30 m², comptez 200-300 euros tout compris pour une installation complète.
Le goutte-à-goutte : la solution la plus économe
Le système goutte-à-goutte délivre l’eau directement au pied des plantes, sans gaspillage. Aucune évaporation, aucun ruissellement, chaque goutte atteint les racines.
Principe de fonctionnement
Un tuyau principal (16 ou 20 mm) parcourt le jardin. Des goutteurs insérés sur ce tuyau libèrent un débit précis : 2, 4 ou 8 litres par heure selon les modèles.
La pression nécessaire reste faible (0,5 à 1,5 bar). Un simple récupérateur d’eau de pluie en hauteur suffit à alimenter le système par gravité. Pour plus de débit, une pompe de puits fournit une eau gratuite et sans chlore, idéale pour les plantes.

Installation
Déroulez le tuyau principal le long de vos massifs et potagers. Percez-le à l’emplacement de chaque plante pour insérer un goutteur. Les raccords en T permettent de créer des ramifications.
Terminez chaque extrémité par un bouchon. Prévoyez une vanne d’arrêt au départ pour faciliter l’entretien et la purge hivernale.
L’investissement reste modeste : comptez 50 à 100 euros pour équiper un potager de 20 m², raccords et goutteurs inclus.
Avantages et limites
Le goutte-à-goutte convient parfaitement aux haies, massifs, potagers et arbres fruitiers. Il maintient un sol humide en surface, favorable aux cultures.
Ce système est particulièrement adapté aux tomates qui préfèrent un arrosage au pied sans mouiller le feuillage (ce qui limite le mildiou).
En revanche, il ne convient pas aux pelouses qui nécessitent un arrosage uniforme sur de grandes surfaces. Les goutteurs peuvent se boucher si l’eau contient des impuretés : installez un filtre en amont.
La micro-aspersion pour les surfaces moyennes
Les micro-asperseurs créent une pluie fine sur un rayon de 1 à 4 mètres. Cette solution intermédiaire arrose efficacement les massifs de fleurs et les petites pelouses.
Types de micro-asperseurs
Les asperseurs fixes arrosent un secteur déterminé (90°, 180° ou 360°). Leur débit varie de 20 à 80 litres par heure selon le modèle et la pression.
Les asperseurs rotatifs couvrent des surfaces plus importantes grâce à leur jet tournant. Ils consomment davantage mais répartissent mieux l’eau sur les zones étendues.
Positionnement
Calculez la portée de vos asperseurs et positionnez-les pour que leurs zones d’arrosage se chevauchent légèrement. Cette superposition garantit une couverture uniforme sans zones sèches.
Surélevez les asperseurs de 20-30 cm pour qu’ils arrosent au-dessus de la végétation. Des piquets réglables permettent d’adapter la hauteur à la croissance des plantes.
La récupération d’eau de pluie
Associer un récupérateur d’eau de pluie à votre système d’arrosage divise par deux votre consommation d’eau potable. L’eau de pluie convient parfaitement aux plantes : elle est douce, sans chlore ni calcaire.
Dimensionnement du récupérateur
Le volume idéal dépend de votre surface de jardin et de votre toiture. Une règle simple : 1 000 litres de stockage pour 100 m² de jardin arrosé.
En région parisienne, 100 m² de toiture récupèrent environ 60 000 litres d’eau par an. Un récupérateur de 1 000 litres suffit à couvrir une grande partie des besoins estivaux d’un jardin de 200 m².
Installation
Le récupérateur se raccorde à une descente de gouttière via un collecteur filtrant. Ce dispositif dévie l’eau vers la cuve jusqu’à son remplissage, puis renvoie l’excédent à l’égout.
Posez la cuve sur une surface plane et stable. Prévoyez un robinet à 15-20 cm du fond pour éviter d’aspirer les sédiments qui s’accumulent.
Pour alimenter un système goutte-à-goutte par gravité, surélevez la cuve d’au moins 1 mètre. Une pompe immergée devient nécessaire pour les systèmes à pression plus élevée.
Programmation et automatisation
Un programmateur transforme votre installation en système autonome. L’arrosage se déclenche aux heures optimales, même en votre absence.
Programmateurs mécaniques
Les modèles à minuterie coûtent entre 15 et 30 euros. Vous réglez la durée d’arrosage et l’appareil coupe l’eau automatiquement. Simple mais limité : il faut relancer manuellement chaque arrosage.
Programmateurs électroniques
Les programmateurs à pile ou solaires gèrent plusieurs cycles quotidiens avec des durées différentes. La plupart permettent de programmer chaque jour de la semaine indépendamment.
Les modèles connectés (WiFi ou Bluetooth) se pilotent depuis un smartphone. Certains intègrent des capteurs de pluie ou d’humidité qui suspendent l’arrosage quand il pleut ou que le sol reste humide.
Heures d’arrosage
L’arrosage matinal (6h-8h) reste le plus efficace. L’eau pénètre le sol avant que la chaleur ne provoque l’évaporation. Les plantes démarrent la journée avec des réserves reconstituées.
L’arrosage nocturne (21h-23h) constitue une alternative acceptable. Évitez l’arrosage en pleine journée : 50 à 70% de l’eau s’évapore avant d’atteindre les racines.
Besoins selon les cultures
Toutes les plantes n’ont pas les mêmes besoins. Adaptez le débit des goutteurs et la fréquence d’arrosage.
Tomates, courgettes, concombres : besoins élevés (2-3 L/jour par pied en été). Arrosage quotidien au pied, sans mouiller le feuillage.
Salades, épinards : besoins moyens (1-2 L/jour). Sol frais en permanence mais pas détrempé.
Carottes, oignons, ail : besoins faibles. Arrosage espacé, laissez le sol sécher entre deux apports.
Pour les légumes d’hiver, l’arrosage diminue fortement dès l’automne. La pluie suffit généralement à partir d’octobre.
Entretien du système
Un système d’arrosage économe nécessite quelques vérifications régulières pour maintenir son efficacité.
Chaque mois : contrôlez le débit de quelques goutteurs. Un débit réduit signale un colmatage. Démontez et nettoyez le goutteur dans du vinaigre blanc.
Chaque saison : vérifiez les raccords et les tuyaux. Les UV dégradent les plastiques exposés. Remplacez les éléments fissurés ou poreux.
Avant l’hiver : purgez l’ensemble du réseau. L’eau résiduelle gelée fait éclater les tuyaux et les goutteurs. Stockez le programmateur à l’abri du gel.
Un système d’arrosage bien conçu s’amortit en 2-3 ans grâce aux économies d’eau réalisées. Sur le long terme, il améliore également la santé des plantes qui reçoivent une quantité d’eau régulière et adaptée à leurs besoins.
