Une pompe de puits extrait l’eau souterraine gratuite pour arroser le jardin, remplir la piscine ou alimenter un réseau domestique. Deux technologies dominent : la pompe de surface (puits de moins de 8 mètres, 100-400 euros) et la pompe immergée (toutes profondeurs, 200-1500 euros). Le choix dépend de la profondeur de votre nappe et du débit souhaité.
Types de pompes pour puits
Le marché propose plusieurs technologies adaptées à différentes configurations. La profondeur de l’eau et le débit souhaité orientent le choix.
Pompe de surface
La pompe de surface s’installe hors du puits, généralement dans un local technique. Elle aspire l’eau via un tuyau plongeant et la refoule vers le réseau d’arrosage.
Cette configuration convient aux puits peu profonds, avec un niveau d’eau à moins de 7-8 mètres de la surface. Au-delà, la dépression créée par l’aspiration ne suffit plus à remonter l’eau.
Les pompes de surface coûtent entre 100 et 400 euros selon la puissance. Leur installation reste simple et l’entretien accessible puisque le moteur reste visible et démontable.
Pompe immergée
La pompe immergée descend directement dans le puits, sous le niveau de l’eau. Elle pousse l’eau vers la surface plutôt que de l’aspirer.
Cette technologie fonctionne quelle que soit la profondeur, de 10 à plus de 100 mètres. Le moteur, refroidi par l’eau environnante, supporte un fonctionnement prolongé.
Le prix d’une pompe immergée varie de 200 à 1500 euros. L’installation nécessite du matériel spécifique (câble de sécurité, raccords étanches) et parfois l’intervention d’un professionnel.
Pompe surpresseur
Le groupe surpresseur combine une pompe et un réservoir sous pression. Cette configuration maintient une pression constante dans le réseau et évite les démarrages fréquents du moteur.
Idéal pour alimenter un réseau d’arrosage automatique ou un usage domestique régulier, le surpresseur garantit un débit stable même avec plusieurs points de puisage simultanés.

Critères de choix
Profondeur de l’eau
Mesurez la distance entre le sol et la surface de l’eau (niveau statique) et la distance jusqu’au fond du puits (niveau dynamique, quand la pompe fonctionne). Ces données déterminent le type de pompe nécessaire.
Un puits artésien avec un niveau proche de la surface (moins de 8 mètres) accepte une pompe de surface économique. Un puits profond ou un forage nécessite obligatoirement une pompe immergée.
Débit nécessaire
Le débit se mesure en litres par heure ou mètres cubes par heure. Évaluez vos besoins selon l’usage prévu.
L’arrosage d’un potager de 100 m² consomme environ 1000 litres par session, soit 1 m³. Un gazon de 500 m² demande 5 m³ par arrosage. Le remplissage d’une piscine de 50 m³ nécessite plusieurs heures avec une pompe standard.
Hauteur de refoulement
La hauteur de refoulement correspond à la distance verticale entre la pompe et le point d’utilisation le plus élevé, plus les pertes de charge dans les tuyaux.
Une pompe capable de refouler 30 mètres convient à la plupart des installations domestiques. Prévoyez une marge de 20-30% pour compenser l’usure et les variations de niveau.
Qualité de l’eau
L’eau de puits contient parfois du sable, des particules ou du fer dissous. Ces éléments abrasifs usent prématurément les pompes standards.
Les modèles avec crépine d’aspiration filtrante et roues en inox résistent mieux aux eaux chargées. Un filtre supplémentaire en amont prolonge la durée de vie de l’installation.
Installation d’une pompe de surface
L’installation d’une pompe de surface reste accessible aux bricoleurs équipés.
Préparation
Choisissez un emplacement protégé des intempéries et du gel. Un abri de jardin, un local technique ou une cave conviennent parfaitement. Prévoyez une prise électrique adaptée à la puissance du moteur.
Le tuyau d’aspiration doit descendre jusqu’à 50 cm sous le niveau d’eau minimum. Un clapet anti-retour à son extrémité maintient l’amorçage de la pompe.
Raccordements
Connectez le tuyau d’aspiration à l’entrée de la pompe. Vérifiez l’étanchéité de tous les raccords : la moindre prise d’air empêche l’aspiration.
Raccordez la sortie vers votre réseau de distribution : tuyau d’arrosage, réseau enterré ou stockage tampon.
Mise en service
Remplissez le corps de pompe d’eau avant le premier démarrage. Cette étape, appelée amorçage, est indispensable au fonctionnement.
Vérifiez que le sens de rotation correspond aux indications du fabricant. Un fonctionnement à l’envers produit un débit nul malgré le bruit du moteur.
Installation d’une pompe immergée
L’installation d’une pompe immergée demande plus de précautions mais reste réalisable par un amateur averti.
Préparation du puits
Vérifiez que le diamètre du puits accepte la pompe choisie. Laissez 2-3 cm de marge minimum tout autour pour permettre la circulation de l’eau.
Un regard ou un tubage en surface protège le puits des infiltrations et facilite les interventions.
Descente de la pompe
Attachez solidement un câble de sécurité au corps de la pompe. Ce câble en inox ou en nylon supporte le poids de l’ensemble et permet de remonter l’appareil en cas de panne.
Descendez la pompe lentement, en déroulant simultanément le câble électrique et le tuyau de refoulement. Ne forcez jamais si la pompe accroche : remontez et identifiez l’obstacle.
Positionnez la pompe à au moins 1 mètre du fond pour éviter d’aspirer les sédiments.
Raccordements électriques
Le câble électrique remonte jusqu’à un coffret de commande en surface. Ce coffret contient généralement un disjoncteur différentiel et un condensateur de démarrage.
Un électricien qualifié doit valider l’installation et la conformité aux normes. L’eau et l’électricité forment un couple dangereux.
Utilisations au jardin
L’eau de puits offre de multiples usages au jardin, de l’arrosage classique aux applications plus originales.
Arrosage du potager et des massifs
L’eau de puits, fraîche et non traitée, convient parfaitement aux plantes potagères. Son absence de chlore préserve la vie microbienne du sol.
Arrosez de préférence le matin ou le soir, quand l’évaporation reste faible. Un réseau de goutte-à-goutte raccordé à la pompe automatise cette tâche et réduit la consommation d’eau de 50 à 70%.
Pour vos cultures estivales, l’eau de puits légèrement fraîche convient parfaitement aux tomates qui préfèrent un arrosage régulier au pied.
Alimentation d’un bassin ou d’une piscine
Le remplissage d’un bassin de jardin avec l’eau du puits évite la facture d’eau de ville. Attention toutefois : cette eau, riche en minéraux, peut favoriser les algues si le bassin est exposé au soleil.
Pour une piscine, l’eau de puits nécessite souvent un traitement correctif (pH, dureté) avant la mise en service. Faites analyser un échantillon pour adapter le traitement. Une fois remplie, un robot piscine maintiendra le bassin propre sans effort.
Lavage et nettoyage
Le nettoyage des terrasses en composite, véhicules et outillage avec l’eau du puits représente une économie substantielle. Un nettoyeur haute pression se raccorde directement à une pompe suffisamment puissante.
Entretien de l’installation
Une pompe de puits bien entretenue fonctionne 15 à 20 ans. Quelques vérifications régulières suffisent.
Contrôles mensuels
Vérifiez l’étanchéité des raccords et la pression de fonctionnement. Une chute de pression ou un débit réduit signale un problème (crépine bouchée, fuite, usure).
Contrôlez le niveau d’eau dans le puits. Un niveau anormalement bas peut indiquer une surexploitation ou un problème géologique.
Maintenance annuelle
Nettoyez ou remplacez les filtres selon l’état. Un filtre colmaté réduit le débit et fatigue la pompe.
Pour les pompes de surface, vérifiez l’état du joint mécanique et le niveau d’huile si l’appareil en nécessite.
Hivernage
Vidangez les tuyaux exposés au gel avant l’hiver. L’eau qui gèle dilate les conduites et provoque des fuites au printemps.
Les pompes immergées, sous le niveau de gel, ne nécessitent pas de précaution particulière. Les pompes de surface dans un local non chauffé doivent être vidangées ou protégées.
Réglementation et autorisations
L’exploitation d’un puits obéit à des règles administratives variables selon les régions et les volumes prélevés.
Déclaration en mairie
Tout puits domestique doit être déclaré en mairie, même s’il existait avant votre acquisition. Cette déclaration gratuite alimente les bases de données hydrogéologiques.
Usage et prélèvement
Pour un usage strictement domestique (arrosage, lavage), aucune autorisation complémentaire n’est généralement requise sous 1000 m³ annuels.
Au-delà, ou pour un usage agricole ou commercial, une autorisation préfectorale peut s’imposer. Renseignez-vous auprès de la DDT (Direction Départementale des Territoires).
Redevance de l’agence de l’eau
Les prélèvements importants donnent lieu à une redevance auprès de l’agence de l’eau locale. Le seuil de déclenchement et le montant varient selon les bassins hydrographiques.
Une pompe de puits bien dimensionnée et correctement installée transforme une ressource naturelle en allié précieux pour votre jardin. L’investissement initial se rentabilise rapidement face au coût croissant de l’eau du réseau.
