Le soufre traite l’oïdium (feutrage blanc sur rosiers, courges, vignes) en application préventive ou dès les premiers symptômes. Pulvérisez en poudrage ou dilution (3-5 g/L) par temps frais (15-25°C), le matin ou le soir. Au-dessus de 28°C, le soufre brûle les feuilles. Produit autorisé en agriculture biologique, efficace et économique (10 euros/kg pour traiter 200 m²).
Propriétés du soufre
Le soufre agit par contact sur les champignons parasites. Il perturbe leur métabolisme et empêche le développement des spores. Son action préventive surpasse son efficacité curative : appliquez-le avant l’apparition des symptômes pour une protection optimale.
Contre quelles maladies
L’oïdium reste la cible principale du soufre. Ce champignon forme un feutrage blanc poudreux sur les feuilles des rosiers, courges, vignes et nombreuses autres plantes. Le soufre bloque son développement dès les premiers signes.
La tavelure du pommier et du poirier répond également au traitement soufrée. Les taches brunes caractéristiques s’étendent moins sur les arbres traités régulièrement.
Certaines formes de rouille et de cloque du pêcher reculent sous l’action du soufre, bien que d’autres produits se montrent plus efficaces sur ces maladies.

Formes disponibles
Le soufre mouillable se dilue dans l’eau pour pulvérisation. Les formulations modernes intègrent des agents mouillants qui améliorent l’adhérence sur les feuilles. Comptez 15-20 euros le kilogramme.
Le soufre en poudre (soufre sublimé) s’applique par poudrage. Plus difficile à doser uniformément, il convient aux petites surfaces et aux traitements ponctuels.
Les formulations prêtes à l’emploi combinent souvent soufre et cuivre pour une action élargie contre davantage de pathogènes.
Dosage et application
Le respect des doses garantit l’efficacité tout en préservant les plantes. Un surdosage provoque des brûlures foliaires, particulièrement par temps chaud.
Préparation de la bouillie
Diluez 7 à 10 grammes de soufre mouillable par litre d’eau selon l’intensité de l’attaque. Pour un traitement préventif, 5 à 7 grammes suffisent.
Remuez vigoureusement pour disperser le produit. Le soufre ne se dissout pas réellement mais reste en suspension. Agitez régulièrement pendant la pulvérisation.
Technique de pulvérisation
Pulvérisez sur toutes les parties aériennes : dessus et dessous des feuilles, tiges, fruits en formation. Les champignons se développent aussi sur les faces cachées du feuillage.
Traitez par temps sec, sans vent. La rosée matinale ou une pluie récente améliorent l’adhérence du produit. Évitez les heures les plus chaudes où l’évaporation rapide réduit l’efficacité.
Renouvelez le traitement tous les 10 à 14 jours en période de risque. Après une pluie de plus de 20 mm, recommencez plus tôt car le soufre se lessive.
Poudrage
Le poudrage s’effectue le matin quand la rosée mouille encore les feuilles. La poudre adhère sur les surfaces humides.
Utilisez une poudreuse manuelle ou un simple bas en nylon rempli de soufre. Secouez au-dessus des plantes pour répartir une fine couche uniforme.
Cette méthode consomme davantage de produit mais convient bien aux cultures basses comme les fraisiers ou les courges.
Précautions d’emploi
Le soufre présente une toxicité faible pour l’homme et l’environnement, mais quelques précautions s’imposent.
Température d’application
Le soufre devient phytotoxique au-dessus de 28°C. Les brûlures foliaires apparaissent rapidement sur les feuilles traitées par forte chaleur.
Traitez tôt le matin ou en fin d’après-midi. Si une période caniculaire s’annonce, reportez l’application de quelques jours.
Certaines variétés sensibles (abricotiers notamment) supportent mal le soufre même à température modérée. Testez sur quelques feuilles avant un traitement généralisé.
Incompatibilités
Le soufre ne se mélange pas avec les huiles minérales ou végétales. Respectez un délai de 3 semaines entre un traitement huileux (traitement d’hiver par exemple) et une application de soufre.
Les produits à base de cuivre (bouillie bordelaise) se combinent avec le soufre mais dans des proportions réduites. Les mélanges prêts à l’emploi respectent ces équilibres.
Protection personnelle
Portez des gants et un masque anti-poussières lors de la manipulation du soufre en poudre. Ce produit irrite les voies respiratoires et les yeux en cas d’inhalation ou de contact.
La pulvérisation de soufre mouillable nécessite moins de précautions mais évitez de traiter face au vent.
Calendrier des traitements
Au verger
Pommiers et poiriers : premier traitement au débourrement, puis tous les 14 jours jusqu’à la récolte si la pression maladie le justifie.
Vigne : dès que les pousses atteignent 10-15 cm, puis régulièrement jusqu’à la véraison. La période allant de la floraison à la fermeture de la grappe reste la plus critique.
Au potager
Cucurbitacées (courges, courgettes, concombres) : traitez dès l’apparition des premières vraies feuilles, particulièrement en été humide.
Tomates : le soufre protège peu contre le mildiou mais limite l’oïdium tardif. Associez-le à un traitement cuprique pour une protection complète. Un arrosage au goutte-à-goutte sans mouiller le feuillage réduit les risques de maladies fongiques.
Au jardin d’ornement
Rosiers : traitement préventif à partir de mai, renouvelé tous les 10-14 jours. L’oïdium des rosiers prolifère par temps chaud et humide. Une taille aérée du rosier améliore la circulation d’air et limite le développement des champignons.
Le soufre conserve sa place dans l’arsenal du jardinier malgré l’apparition de fongicides plus modernes. Son coût modique, son innocuité environnementale et son efficacité prouvée en font un allié précieux du jardinage raisonné.